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Se former La Buissonnante : produire et apprendre

La Buissonnante, jeune pépinière associative, et Bocage pays branché sont deux associations complémentaires pour sensibiliser à la biodiversité. Elles accueillent des jeunes et des adultes en formation.

Cette jeune pépinière associative labellisée Végétal local a été conçue comme support de formation et d’éducation à la biodiversité. Elle s’adresse aussi bien aux bénévoles qu’aux écoles, formant des élèves à l’animation auprès des plus jeunes.

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Depuis quelques années, le lycée agricole de la Sicaudière, à Bressuire (79), s’ouvre* aux formations en paysage. La présence en son sein de deux associations environnementales, La Buissonnante et Bocage pays branché (voir en encadré), complémentaires autour de la biodiversité, est une opportunité. Différents partenariats pédagogiques se sont créés au fil des années.

Échanger une parcelle de production contre des TP et initiations

« L’association Bocage pays branché organise des chantiers de replantation de haies et de préservation du bocage. Mais elle se heurte à la difficulté de trouver des plants champêtres d’origine locale, indique Benoît Manceau, salarié de l’association La Buissonnante. Alors nous nous sommes dit qu’il y avait un enjeu à recréer une petite production pour satisfaire, en partie, cette demande de plants plus adaptés à ce territoire. Nous pouvions y répondre au moyen de récoltes de graines dans la nature, selon les cahiers des charges Végétal local. Nous pouvions aussi créer une pépinière de jeunes plants en pleine terre. Ne disposant pas de terrain propice à ce type de culture, nous avons sollicité le lycée agricole pour la mise à disposition d’une parcelle. Nous avons eu un retour très positif de la part du proviseur et du responsable de l’exploitation. Le paysage, la préservation et la restauration des haies sont des thématiques de plus en plus présentes au sein des formations. Partager notre savoir-faire et proposer une approche qui commence dès la production de jeunes plants les a interpellés. Nous avons signé une convention et, en contrepartie de la mise à disposition de la parcelle par le lycée, nous accueillons régulièrement des groupes en formation adultes. Nous les encadrons lors de travaux pratiques (TP), mais également lors des interventions auprès des élèves en bac technologique. Nous leur présentons la démarche Végétal local. Nous sommes en lien avec les maisons familiales rurales (MFR) du territoire [NDLR : un autre réseau de centres de formation] ».

Salariés et bénévoles autour de la pépinière

La création d’une pépinière associative avait pour ambition de conserver et diffuser un savoir-faire, d’endiguer la disparition des petites pépinières de la région et de répondre à un enjeu d’approvisionnement de structures et de particuliers qui ont envie de préserver le bocage. Un salarié s’occupe au quotidien de la pépinière, aidé ponctuellement – sous forme de chantiers participatifs – par des bénévoles pour différentes sortes de tâches : récolte de graines, repiquage, semis...

Cette année, l’idée est de rendre un peu plus autonomes les bénévoles en les formant aux itinéraires techniques culturaux ainsi qu’à la récolte… afin qu’ils puissent plus facilement venir selon leur temps libre, et en fonction d’un calendrier de travaux préalablement établi.

Un salarié de La Buissonnante est aidé ponctuellement, sous forme de chantiers participatifs, par des bénévoles pour différentes tâches : récolte de graines, repiquage, semis... (© La Buissonnante)

Des opportunités pour l’équipe enseignante

« En tant qu’enseignants nous pouvons aller autant de fois que nous le voulons au contact du terrain avec nos classes, à la pépinière, et participer aux différentes animations, proposées par l’une ou l’autre association, relate Pauline Viaud, professeure de biologie au lycée agricole et présidente de l’association La Buissonnante. Ainsi, nous participons chaque année à un chantier de plantation avec les classes de seconde générale ou technologique “Aménagement des espaces naturels”. Nous avons la chance d’être dans un territoire avec un bocage encore relativement préservé, de par des conditions climatiques particulières. Nos élèves, qu’ils soient ou non issus du milieu agricole, sont assez sensibilisés au sujet de la préservation de ce milieu et de son rôle majeur, en particulier concernant l’érosion. »

Quand les élèves deviennent animateurs

Le programme d’animation pédagogique « Écorce », mis en place par le Département, s’adresse aux classes de cours moyen et de sixième. Depuis quelques années, le projet est également ouvert aux classes de seconde. L’idée est créer une passerelle entre ces différents niveaux – primaire, collège et lycée – au travers d’animations autour de sujets liés à la biodiversité.

« Après une première approche de la thématique avec les enseignants, nous intervenons pour approfondir le sujet et apporter une dimension plus scientifique dans l’objectif de répondre à leurs questionnements », précise Benoît Manceau. 

Par ailleurs, « l’an passé, les élèves de seconde du lycée agricole ont été en situation d’animer et d’encadrer des plus jeunes de cours moyen et de sixième sur la thématique de l’eau et des mares, poursuit Pauline Viaud. En petits groupes, ils ont dû s’imprégner du sujet, trouver des outils et des méthodes pour transmettre des connaissances autour des milieux aquatiques et de la biodiversité. Cela leur a permis de découvrir les différents types de mares, la flore et la faune y vivant. Nous avons terminé par la réhabilitation d’une mare dans une école primaire. Cela a très bien fonctionné, les élèves ont largement adhéré à ce projet avec une forte implication et une belle synergie. Ces élèves de seconde générale et technologique étaient là pour transmettre leurs connaissances : ils se destinent à travailler dans les métiers du paysage, de l’agriculture ou de l’environnement. Ces actions de sensibilisation et l’animation font partie intégrante de leur cursus de formation. Quelques-uns ont souhaité s’investir davantage : ils ont tellement adoré faire ces animations pour les cours moyen et les sixième qu’ils ont rejoint l’association et participent, selon leurs disponibilités, aux animations avec Benoît le mercredi après-midi. C’est une grande fierté pour nous, avoue-t-elle. Nous avons aussi une élève de terminale qui nous accompagne pour l’université populaire à la botanique (lire l’encadré). En 2024, un noyau d’élèves va certainement participer aux récoltes : ils ont été passionnés par le principe. »

*Il proposait essentiellement des formations scolaires, pour adultes ou par apprentissage, du CAP à la licence pro, en élevage laitier, production de viande, transformation, découpe... 

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